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Au-delà des chiffres : Enseigner la littératie financière aux nouveaux arrivants grâce aux récits, à la communauté et aux conversations authentiques

  • Photo du rédacteur: Fayza Abdallaoui
    Fayza Abdallaoui
  • il y a 2 jours
  • 3 min de lecture

Context: Development of a financial literacy curriculum for newcomers learning French, second langage on the costs of living and budgeting. For a national organization, funded by IRCC, 2024. 78 pages with exercices, quizzes, test, vocabulary.


Quand les nouveaux arrivants débarquent au Canada, ils n'ont pas seulement besoin d'apprendre ce que sont les CELI et les cotes de crédit. Ils doivent naviguer le choc d'un loyer mensuel de 2 800 $ à Toronto avec un salaire de 4 200 $. Ils doivent comprendre pourquoi quelqu'un dans une ville secondaire dépense presque autant pour sa voiture que pour son appartement. Ils ont besoin d'un espace pour exprimer leur confusion face au prix du lait qui a triplé par rapport à chez eux.

A couple of newcomers in a grocery store

L'éducation financière traditionnelle offre souvent des règles, des modèles et des définitions. L'approche de Prosperities offre toujours quelque chose de plus : un pont entre les idéaux et les réalités, entre ce qui devrait/pourrait être et ce qui est, construit à travers des conversations authentiques et des expériences partagées.


L'écart avec la réalité dont on parle peu

Ce programme aurait pu commencer par la théorie—intérêts composés, catégories budgétaires, véhicules d'investissement. Mais quand vous êtes un nouvel arrivant apprenant une nouvelle langue tout en essayant simultanément de survivre économiquement au Canada, vous avez peu d'espace mental pour une leçon sur l'importance d'épargner 20 % de vos revenus.


Vous pourriez avoir besoin d'entendre des histoires sur les changements d'habitudes d'achat pour survivre avec un salaire. Vous avez besoin que des parents vous racontent comment ils ont réorganisé tout leur budget pour que leur enfant puisse jouer au hockey, parce que comprendre la culture canadienne signifie parfois comprendre que l'inscription au hockey peut coûter plus cher que l'épicerie.


C'est pourquoi, quand j'ai été invitée à concevoir un curriculum sur la budgétisation pour les nouveaux arrivants apprenant le français, je l'ai conçu non pas comme un cours de littératie financière qui enseigne accessoirement le français, mais comme un espace de conversation où la réalité économique et l'apprentissage linguistique fusionnent en quelque chose de transformateur.


Créer un curriculum qui reflète la vie, pas les théories

Nous voulions que ce curriculum normalise les difficultés financières sans les stigmatiser.


En présentant les défis financiers comme des expériences partagées plutôt que des échecs personnels, les apprenants découvrent qu'ils ne sont pas seuls à trouver les coûts canadiens écrasants. Les exercices ne demandent pas « Qu'est-ce qui ne va pas avec votre budget ? » mais plutôt « Quelles stratégies pouvons-nous développer ensemble ? »


Quand les apprenants remplissent des demandes fictives d'aide financière, ils ne pratiquent pas seulement les verbes au passé. Ils répètent aussi la dignité. Ils apprennent que demander de l'aide est une compétence, pas une honte. Ils découvrent que les ressources communautaires existent non pas comme charité mais comme soutien collectif.


La langue comme un véhicule, non comme une barrière


Les concepts financiers ne sont pas simplifiés pour les apprenants linguistiques ; au contraire, l'apprentissage linguistique est élevé par un contenu significatif. Quand vous êtes vraiment préoccupé par le paiement du loyer, vous retiendrez le vocabulaire. Quand vous comparez réellement les prix à l'épicerie, ces chiffres restent gravés.


Cette approche reconnaît que les nouveaux arrivants sont des penseurs sophistiqués naviguant des réalités complexes. Ils n'ont pas besoin de contenu simplifié, mais bien de d'espaces inclusifs pour exprimer leur pleine intelligence.


L'objectif de Prosperities : Former des citoyens, pas seulement des consommateurs

La littératie financière se concentre souvent sur l'optimisation individuelle—maximiser votre cote de crédit, minimiser vos impôts, optimiser votre portefeuille. Ce curriculum emprunte une voie différente. Il construit :

  • La conscience économique: Comprendre l'inflation n'est pas abstrait quand vous suivez les prix du lait chaque mois

  • Les connexions communautaires: La santé financière s'améliore par des stratégies partagées, pas par la lutte isolée

  • La navigation culturelle: Reconnaître qu'une voiture dans la majorité des villes canadiennes n'est pas un luxe mais une nécessité

  • La compréhension systémique: Voir les budgets personnels dans le contexte des réalités économiques canadiennes


Quand nous enseignons la littératie financière à travers de vraies conversations et des expériences authentiques, nous ne construisons pas seulement la capacité financière: Nous construisons l'appartenance. Nous créons des espaces où l'expression « faire attention à ses dépenses » n'est pas un jugement mais une stratégie partagée. Où la « santé financière » inclut le bien-être mental et communautaire, pas seulement une valeur nette positive.


Parce qu'en réalité, la littératie financière ne consiste pas à connaître toutes les bonnes réponses. C'est d'avoir le vocabulaire, la confiance et la communauté pour naviguer les questions.




 
 
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